Va vers le soleil dans
La nuit sans étoiles
Suis l’animal en toi
L’esprit de la forêt.

Photo : Départ, 09/12/22, 07:23, rien ©JJM
Va vers le soleil dans
La nuit sans étoiles
Suis l’animal en toi
L’esprit de la forêt.
Photo : Départ, 09/12/22, 07:23, rien ©JJM
L’oubli sera aussi
Profond que l’océan
Furieux qui est en toi
Et tu ne le sais pas.
Photo : Square de la Tour Saint-Jacques, Paris, 29/10/22, 13:24, rien ©JJM
C’est un long soliloque / Entrecoupé de fleurs / De nuages et de pluie / Porte et fenêtre closes
Pour mieux voir et sentir / Les couleurs les parfums / D’un voyage effacé / Je passe du corps à l’âme
Et cours à perdre haleine / Après le temps d’aimer / Croise des paysages / Tatoués sur nos mains
Terrain vague du jeu / D’un enfant désœuvré / Je sifflote en marchant / Un air de jazz ancien
Qui raconte la vie / D’une femme qui boit / Et d’un homme épuisé / Broyés par le destin
Auquel je ne crois pas / Dans un sursaut d’orgueil / Pour la beauté du geste / Et de tes yeux l’éclat.
Photo : Ciel, place Saint-Étienne, Toulouse, 07/12/22, 17:09, rien 23:45 ©JJM
Albertine lunettes / De traviole verres épais / Hublots tachés d’embruns / Et l’on voit à l’affût
Deux perles pâles bleues / D’où la vie observe / Tout elle a perdu ses / Pantoufles au milieu du
Couloir l’infirmière lui / Prend le bras Alors où / Vas-tu Albertine Hé / Bé traire pardi c’est
L’heure Albertine n’est / Ici pour personne et / Traverse un champ pieds nus / File comme une souris
Galopant au grenier / Qu’elle ne quitte plus / Depuis la pleine lune / Et le Petit Jésus
A faim mastique-t-elle / Dans une chambre un cri / Lance la nuit dansons / L’odeur du souper se
Mêle aux rires de la / Salle de soins où clignote / Un sapin minuscule / Oh mes plus beaux Noëls / Je les ai passés là.
Photo : Place Saint-Étienne, Toulouse, 07/12/22, 17:37, rien ©JJM
Nul animal n’est bête / Si fleur émeut abeille / Et papillon autant / Qu’enfant dans la prairie
C’est qu’émotion les meut / Vers la beauté vitale / L’oiseau n’est pas en reste / Œil alerté de loin
Par un insecte un grain / Lui-même en douce épié / Par des crocs affamés / L’harmonie respectée
Ici et là résiste / Au grand délabrement / D’un élan en chaque être / À l’exception d’un seul
Car seul il est bien seul / Et si bête Rousseau / Avait grincheux raison / Qui aimait la nature
S’y promenait toujours / Rêvant d’un monde humain / Où l’humain serait bon / Et pour lui et pour tous
Mais nous ne rêvons plus / Tournant autour du pot / Fêlé oh l’abeille meurt / La fleur sèche sans eau
L’hypocrite égoïsme / Ronge nos âmes grises / Et nous fait oublier / Le beau chant des oiseaux.
Photo : Grand-Rond, 05/12/22, 17:10, rien ©JJM
J’aurai beau lever les / Bras tirer sur mes doigts / Jamais je n’atteindrai / La branche où sont perchés
Les perruches vertes ou / Le vol d’étourneaux si / Bruyants que j’aurai beau / M’égosiller poumons
À deux doigts d’exploser / Pour héler je ne sais / Qui pour je ne sais quoi / Personne n’entendra
Ou j’aurai beau creuser / La terre à mes pieds à / Mains nues aussi gourdes / Que bois n’atteindrai pas
La taupe à si belle / Fourrure glissant là / Dans le noir absolu / Ni le lombric transi
Mais se réchauffant au / Cœur d’un nœud de racines / Où sève et terre gardent / Pour l’hiver l’avenir
Secret oh j’aurai beau / Porter mon fardeau sur / Mes épaules tendues / Jamais n’aurai la force
D’une fourmi ni d’un / Aigle serrant sa proie / Jusqu’au nid accroché / À l’à-pic du sommet
Et mon cœur bat pour toi / Oh j’aurai beau n’en rien / Dire et le calmer il / Est plus puissant que moi
Ce monde est si beau et / Moi si faible et petit / Qu’il me reste à l’aimer / Jusqu’au bout oh de quoi.
Photo : Grand-Rond, 05/12/22, 17:09, rien ©JJM
La météo des pages / Annonce un temps saudade / Le matin a du mal / À sortir de la glace
Me revient d’un roman / Profondeurs le bain du / Personnage tout nu / Dans un trou d’eau gelée
Fascination du Nord / Et lumière du Sud / Oh la lumière du Nord / Et du Sud les étoiles
L’esprit demande peu / Pour que les draps s’envolent / Avide de voyages / En faisant du sur place
Soudain se lève en moi / La frêle silhouette / Embroussaillée de mots / De Maria Casta Diva.
Photo : Étoiles rouges, Grand-Rond, 05/12/22, 17:07, rien ©JJM
J’aime la contrainte / Que je m’impose c’est / Bien la seule dans le / Rapport à l’être aux maux
Au monde le grand mot / Est lâché je me vois / Flairant les yeux fermés / Le parfum d’une piste
Et me fige étonné / Inquiet déjà mon pied / Foule un vide inconnu / Habité d’animaux
Qui m’épient me flairant / En retour ici là / Ou des fleurs de prairie / Clairsemées en six pieds
Je fais ce que je veux / Et si ça ne plaît pas / Si on n’y hume rien / Vais-je donc pour cela
Me forcer à virer / Renoncer à écrire / À un rythme seul mien / Me plier au vers qui
N’a de libre que le / Nom eh bien cela non / Si le style c’est l’homme / Je l’avoue n’en ai pas
Et si cela me chante / Je casse et refais tout / C’est idiot je m’en fiche / Entre dans la parole
Comme dans les ordres fait / Le moinillon naïf / Aspirant à l’espace / Et aux sommets des dieux
J’y vois d’étranges êtres / Ou de terribles choses / Et les mets en musique / Pour jongler en chemin.
Photo : Jongleurs à l’exercice, place de la Daurade, Toulouse, 30/11/22, 18:39, rien ©JJM
Il fait froid dans les ruines / Des villes dévastées / Ou les trottoirs glacés / Des villes enguirlandées
Oh si froid pierre fendue / Quand la bise caresse / Les statues habillées / Du fin givre hivernal
Si froid dans les regards / Figés par la terreur / Ou les habits durcis / Par la nuit si tenace
Ailleurs la sècheresse / Décime les troupeaux / Cases remplies de sable / Et pagnes en lambeaux
Où fuir quand rien n’est sûr / Que l’horizon se fond / Dans un ciel incertain / Sur une mer hostile
Au fond des eaux la vie / Trouve refuge et crie / Pour percer le mystère / D’un désastre annoncé.
Photo : Canal de Brienne, Toulouse, 30/11/22, 18:23, rien ©JJM
Ne va surtout pas croire / Qu’ainsi si flou me voir / Te fera découvrir / Plus que si j’étais net
Car c’est dedans qu’est le / Plus flou tu sais pour moi / Pour tous je ne suis rien / Qu’un écho singulier
Au paraître masqué / Personne en personne ou / Si tu préfères toi-même / En un corps différent
Je dis « en » prétentieux / Car toi ni moi n’avons / Accès qu’au décorum / Changeant et si trompeur
J’exagère on voit tout / Ce qu’on montre n’est rien / Ce que tu vois déborde / Je n’y suis pour personne.
Photo : Personne, 04/12/22, 15:10, rien ©JJM