Dans l’ombre des papillons en feu
s’égayant, semis d’affolement,
petits masques en papier velours,
ouverts ou fermés selon le courant,
les becs perchés dans la forêt,
prêts à fondre sur les halos de peur,
brindilles palpitantes gavées de suc,
dans la prairie où ruminent les cornes.
Le silence des abeilles, des bourdons,
est roi, dans l’attente d’un drame, vitale
inquiétude que la vipère avale et fait
glisser dans son fourreau d’écailles.
Quelle trahison, quel massacre annoncé,
toujours le bal précède les combats.
Coup de théâtre au cœur des digitales,
l’amour d’une reine, le poison d’un pistil.
Un geste, un couteau, une cape serrée,
le cheval au galop fend les ronces,
la puissance du jeu fait oublier l’amour,
batailler, transpercer, ivre de fable rouge.
Mais non, les arbres font signe au vent,
d’arrêter le soleil, de parfumer les ombres,
de calmer le cœur pur tombé sur le chemin,
où l’abîme d’un visage inondé de joie tue,
se creuse, infini, dans un cri de victoire.
Et l’animal s’envole, rejoint les pics glacés,
dans la senteur des pétales clairsemés,
échos d’ailes arrachées, en étoiles dans
la main de l’amant. Regards jetés au temps
acide, au carnage dont les mythes s’enivrent,
naïveté des voyages fabuleux, des rivages
inconnus, de l’enfant immobile, étonné.
31 05 16. Inachevé 3