Les papillons en feu

Dans l’ombre des papillons en feu
s’égayant, semis d’affolement,
petits masques en papier velours,
ouverts ou fermés selon le courant,

les becs perchés dans la forêt,
prêts à fondre sur les halos de peur,
brindilles palpitantes gavées de suc,
dans la prairie où ruminent les cornes.

Le silence des abeilles, des bourdons,
est roi, dans l’attente d’un drame, vitale
inquiétude que la vipère avale et fait
glisser dans son fourreau d’écailles.

Quelle trahison, quel massacre annoncé,
toujours le bal précède les combats.
Coup de théâtre au cœur des digitales,
l’amour d’une reine, le poison d’un pistil.

Un geste, un couteau, une cape serrée,
le cheval au galop fend les ronces,
la puissance du jeu fait oublier l’amour,
batailler, transpercer, ivre de fable rouge.

Mais non, les arbres font signe au vent,
d’arrêter le soleil, de parfumer les ombres,
de calmer le cœur pur tombé sur le chemin,
où l’abîme d’un visage inondé de joie tue,

se creuse, infini, dans un cri de victoire.
Et l’animal s’envole, rejoint les pics glacés,
dans la senteur des pétales clairsemés,
échos d’ailes arrachées, en étoiles dans

la main de l’amant. Regards jetés au temps
acide, au carnage dont les mythes s’enivrent,
naïveté des voyages fabuleux, des rivages
inconnus, de l’enfant immobile, étonné.

31 05 16. Inachevé 3

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Qu’on me laisse ainsi fait

Qu’on me laisse ainsi fait,
tout au fond du fossé
où je me suis jeté, cela
n’est qu’illusion, ces éclats,
ces échos, ce remuement de mer

qui dans mes yeux chavire,
fait chanter les cordages
d’une barque bricolée,
c’est à peine si elle flotte,
qu’on me laisse, et sans rire,

je dis n’avoir jamais aimé, ou su,
jamais appris, n’ayant comme chacun,
dans mes poches, que les copeaux
d’une histoire que le soleil consume,
peau noircie par les mots,

définitifs et sourds, ces coups
portés au ventre et à la tête,
qu’on me laisse ne plus croire,
car seul j’en suis la cause, et cela
jusqu’au bout, comment ai-je

pu penser que cela brillerait,
quelle naïve tragédie de bazar,
s’engouffrer dans le noir,
sans rien d’autre qu’une étoile
en carton, peinte à la va-vite

sur le mur de mes petits voyages,
je n’ai pas su, voilà, de chagrins
faire un rempart, un bouclier,
croyant qu’il suffirait d’accueillir,
d’ouvrir sur ce vide où je vis,

je n’ai pas su, pourtant le jure,
je n’ai voulu de mal à personne,
cela ne suffit pas, encore faut-il
n’avoir pas peur, d’aimer ou d’être
aimé, seule affaire, face au vent

je n’ai su qu’être étonné, de voir
la lumière, sans comprendre
qu’il n’y a rien d’autre, rien,
sinon cette tendresse gâchée,
parce qu’un enfant s’est tu.

31 05 16. Inachevé 2

Ce voile, nul mot ne le dit

Ce voile, nul mot ne le dit,
nul mot ne l’enserre,
derrière ce voile, un abîme,
une invisible frontière
sépare du rien, du vertige,
couture du monde, des fleurs,
des bêtes à l’affût des parfums,
de la terre et des fleuves,
au fil d’or fin,

voile, appel ou vide, il ondule,
volute, reflet fuyant au soleil,
les mains l’effleurent, la caresse
le crée, il se rétracte, vit de ce repli,
le toucher l’efface, le perd, le brûle,
et le retrouve intact, innocent, pur,
il se nourrit d’absence niée,
d’être ouvert sur, ni dedans ni dehors,

ce voile, les mots l’encerclent, le cachent,
le traquent, n’en disent rien, le disent,
les charognards mordent, arrachent,
s’en délectent, becs et mâchoires
claquent dans l’ombre des arbres,
cadavre chaud, sang frais,
se battent pour dire, dire, mais quoi,

la lumière glisse dessus, c’est tout,
il est la déchirure et la cicatrice,
le plus précieux, les yeux
le perdent, croyant le voir, déjà
dissout, dans un geste, une moue,
ce voile, masque, enveloppe
de quoi, l’infini, là, soudain,
ce voile du corps.

30 05 16. Inachevé 1

Se taire

Se taire, est-ce si difficile de se taire,
que les mots s’échappent de la bouche,
lèvres tendues. Avant cela, de la gorge,
du ventre, du sexe, des yeux aussi, oui.

Le corps tout entier contient des mots en
attente. Le corps n’arrête pas de produire
des mots qui se bousculent. Je n’ai pas su
me taire. Je me demande bien pourquoi.

Il faudrait interroger l’enfant qui court
en moi. Oui, j’en parle souvent. Il est là.
Et d’abord qu’il arrête de courir, un peu.
Le temps de souffler, de dormir. Dormir.

Le silence est un désert brûlant, j’ai soif.
Parfois glacé, et je grelotte. Plongé dans
un air bleu où évoluent d’étranges bêtes.
Ou en apesanteur, sans plus aucun repère.

Trouver le dernier mot, au-delà duquel il
n’y aurait qu’à flotter dans le sens, une fois
pour toutes. Nul besoin de se retourner, de
traquer les mirages, ni les belles illusions.

Ma bouche s’ouvre, des oiseaux surgissent.
Je les vois, ils cherchent, volent de tout côté.
Enfin, il faut bien qu’ils se posent, fourbus.
Mais ne sachant où aller, égarés, ils crient.

Lâchés plein ciel, je les vois faire des ronds
bec béant. Ah, me taire, la langue immobile.
Ils s’enfuient vers les cyprès bleus d’Arizona.
La nuit est diaphane, le lampadaire veille, nu.

Pas un nuage, pas une fenêtre, rue vide, rien.
Oh, ils tentent bien un retour vers mes lèvres,
mes paupières, mes narines et mes oreilles.
Ils deviennent fous, je deviens fou, d’aimer.

Il fait trop noir, dedans. Les joies, les caresses
et les regards, les uns contre les autres, serrés.
Les souvenirs, les projets, les rires, les pleurs,
à étouffer, prêts à bondir. Un rien leur suffirait.

Alors les mots ne trouvent pas leur chemin.
Vers qui, vers quoi, et ils s’éloignent de moi.
Une fois au loin, trop loin, livrés au hasard,
les mots restent en l’air pour toujours. Je les

entends un peu, mais j’aimerais qu’ils cessent
de tourner, pour rien. Plus rien. Ils cherchent.
Et se taire, se terrer, troublante proximité, si
juste. Rejoindre la terre, sa promesse de vie.

Je n’ai pas su me terrer. J’aime trop l’air, ou
la lumière, l’eau du ciel, les ombres fragiles.
Et m’allonger dans l’herbe, rêver, ou créer.
Toujours il y a une faille, une petite fissure,

par laquelle j’essaie de sortir, pour te parler.
Tandis que derrière le volet, au point du jour,
ivre, un merle s’époumone, chante à tue-tête,
à la conquête de je ne sais quoi. Le sais-tu.

19 05 16. Épiphanies 100 (fin)

Le littoral muet

Ce que montre un visage, ce voile, est dans
ce qu’il retient, secret, sa beauté, sa laideur
aussi, ses luttes, ses voyages, son gouffre.
Le mystère de son silence, de son univers.

Au lointain, de ses cris le chemin tortueux,
de ses appels, de ses sourires, de ses yeux
étonnés. À l’intérieur, parfois, le visage se
fendille, secoué, malmené, arraché au vide.

Tandis qu’à l’abri du vent, le monde résiste.
Portes et fenêtres, murs éclairés de tableaux,
étagères débordant de livres, fauteuil, tapis,
miroir oriental et bibelots déposés par la vie.

Bois flotté que la marée rejette. Tout là-bas,
la baie miroite, indifférente. Le cap affronte
la houle. Pas un mot. Il n’y a ni baie, ni cap.
Le visage se rétracte, s’enroule sur lui-même.

Les cordes grincent, le bois plie sous l’effet
du sel jeté plein ciel. Autant de cris d’enfants,
de rires, de corps emmêlés, de caresses. Oh.
Et les hirondelles s’en donnent à cœur joie.

L’air est chaud. Le visage n’est pas effondré.
Il résiste. À quoi, mystère. Il retient les joies
tues. Pourquoi, il n’en sait rien. Littoral muet,
entre mer et sable. Le silence ne protège pas,

et les paroles figent. Résister, fou d’aventure.
Le visage se perd dans le labyrinthe de nacre
des regards, anciens, à venir. Faiblesse, dit-il.
Non, amour enfoui. Le décor est flou, fragile.

Le visage est si mince, même pas, il n’est rien.
Une mot l’efface, ou le ravive, le couvre d’or.
Que sait-on d’un visage. Il franchit notre seuil.
Il se perd en nous. Tu l’as saisi au vol, ouvert.

18 05 16. Épiphanies 99

L’arbre à papillons

L’arbre à papillons du jardin n’arrête pas.
Ses branches caressées par la brise, on
dirait une robe séchant sur un fil de soie.
Assailli de toute part, dès le petit matin,

et à l’heure chaude. Grappes violettes,
innocentes. Le laurier s’évertue en vain.
Est-ce le fuschia, le parfum, ou Pessoa.
Le palmier, lui, réfléchit sous son ombre.

En son cœur, le puits infini de l’histoire.
Alors, toutes ces ailes, ces pattes graciles,
ou les trompes avides, ne le touchent pas.
Piéride ou citron, demi-deuil ou sylvain,

qu’importe. La brise choisit les couleurs.
La torpeur étale un épais silence de suc
sur les façades éclatantes de l’immeuble,
d’une blancheur inutile. La vie est ailleurs,

tout aussi inutile, mais tenace et si têtue.
Sous ces ailes fragiles qu’un rien pourrait
faire voltiger, et tout et tout, j’en étais là, à
rêvasser, dans un magma d’émotions, de

souvenirs, de sensations, d’idées molles,
sans liens. C’est faux. Ils sont tu, inouis.
L’arbre à papillons bouge ses branches,
comme ces vendeurs de glaces chantent

pour attirer les enfants, dans le brouhaha
d’une plage de galets, des parasols rayés.
Nous plongeons, et, à l’abri des regards,
nos rires se mêlent aux éclats de la mer.

Les visages ruissellent de soleil, de joie,
hésitent entre horizon et rivage brûlant.
Il fait encore trop chaud pour les merles.
Les papillons sont intranquilles, heureux.

17 05 16. Épiphanies 98

De l’autre côté

Accoudé au garde-corps, j’ai une tourterelle
juste en face. Si inquiète. Entre le spectacle
des miettes matinales jetées par dessus bord,
et le risque d’être une proie, œil et tête roulent.

Agacée, elle file dans un cyprès. Son absence
écorche mes yeux, et tout mon être. Je guette,
statue de sel, un mouvement dans les branches.
Rien, plus de trace. Peut-être est-ce cela, vivre.

Savoir disparaître, là où personne ne peut aller.
Attendre, être attendu. La vie se passe, si belle,
si difficile. Il n’est de science plus ardue, selon
Montaigne. Son refuge, sa tour. Ai-je une tour,

une arrière-boutique toute mienne, enfin libre.
Et mieux, à l’abri de mes regards. M’échapper,
ne plus savoir où je suis. Moi, cette étiquette.
Mais si, je sais, j’en suis incapable, c’est tout.

Je ne me laisse jamais, hélas, et me verrais bien
m’envoler au moment où, ne m’y attendant pas,
je retrouverais, qui sait, tel doux visage perdu,
tel paysage de mer, de montagne, telle époque.

Non, c’est bien enfoui. Tant mieux. Disparaître
de ses propres souvenirs. Effacer les nuages,
alors déchirer le ciel. La tourterelle, derrière,
en coulisses, là où tout se joue. Ici n’est rien,

c’est du réchauffé. Là, les scènes se répètent,
dialogues inachevés. La tourterelle se régale
déjà de ces miettes. Au balcon, plus personne.
Je suis propulsé de l’autre côté. La joie coule,

l’amour est dans chaque regard, sans peurs,
si simple. Oh, la tourterelle s’est posée sur le
lampadaire. Elle nous a vus, cachés derrière
le rideau. Tout est possible, la lumière change.

16 05 16. Épiphanies 97

La balançoire des jours

Sur la balançoire des jours, nul moment ne revient.
Tout s’épaissit, fusionne, on n’y comprend plus rien.
C’est tant mieux. L’illusion de lumière fait de l’ombre
à l’innocence, au chant du merle congédiant la nuit,

au regard des enfants et des chiens. Elle recouvre
tout de clinquant. Pour nager, il faut perdre pied.
Quelle inquiétude. Le ventre se noue, bouche sèche.
Les bras battent l’eau, jambes dans le vide. Horreur.

Les yeux cherchent un appui, une corde, un rocher.
Que se passe-t-il. Égaré dans le labyrinthe de la vie,
je joue les Dante de quartier, avec pour seul guide
la ligne des lampadaires de rue, chemin de halage

connu de mon corps. Je sillonne la ville, quelle joie.
Le trottoir où je courais enfant me salue. Je trébuche
sur la même pierre au bord du Canal. Voilà Borges,
les yeux tournés vers un inaccessible ailleurs. Partout

et nulle part à la fois, je croise des visages connus,
lointains. De l’autre côté de quoi. Insondable galerie
creusée par chacun, et s’y perdre pour se découvrir.
Soudain croiser un regard, voir l’entrée et avancer.

Faire un pas, deux, trois, hors sillon, hors du temps.
Tout ouvrir, nager. Nager à toute force vers une côte
inaperçue, devinée, espérée. Au large, une falaise.
Enfin, je crois. J’ai la même dedans, et je grimpe.

Mes doigts saignent. Ongles cassés, je pars au large,
me laisse porter par la houle, respire un bon coup.
C’est trop haut. Sur la crête, un enfant maigrichon.
Il me toise. Aucun lampadaire de rue en pleine mer.

Il me donne des forces. Oui, là-bas, d’autres falaises,
d’autres enfants toisent d’autres nageurs. Les vois-tu.
Je m’assois à une terrasse. Mes pensées roulent ici
et là. Je cherche les mots, tu sais, ou le bois flotté.

15 05 16. Épiphanies 96

La tasse de café

La tasse de café fume et brouille la vision.
Mais le soleil n’a pas dit son premier mot.
La mer est de plomb fondu. Le ciel délavé
accueille les pensées, gouffre pâle et infini.

L’être s’y dilue et disparaît au moment où
un oiseau raye le champ de gauche à droite.
Le café lance ses volutes. La cuillère imite
un petit troupeau traversant à gué, tout gai.

Lancinant aller-retour sur l’eau obscure
d’un Achéron sucré. Pour défier la mort.
Dans la pinède, un chien grogne et aboie.
Désœuvré. Une mouche l’agace, la faim,

l’agitation des âmes, au fond des abysses.
Ou bien l’histoire s’enlise, le temps patine.
Un doigt tapote sur la table, tic éreintant.
Rappel à l’ordre. Ou il déclenche le chaos.

Il fait du silence un ennemi. Quelle guerre.
Il n’y a rien. Paysage de l’absence inversée,
érigée en raison d’être, au cœur du temps.
Le dos ploie sous l’air frais. Oh, un oiseau,

oui, le même, passe de droite à gauche, là.
Tout s’effondre d’un coup, dans un silence
de tombe pillée. Les grands pins se figent,
dans l’espoir d’un sourire des dieux. Lubie.

Le ventre se crispe. L’attente est un leurre.
Seul un pas, en avant, de côté, nul ne sait,
permettrait de voir ce que contient la mer.
Déchirer tout ce bleu, sa menaçante beauté,

le vert tendre des pins et la dentelle sombre
des rochers. L’oiseau tourne au ras du café,
se pose sur mon épaule. D’une patte l’autre,
il hésite, parle, mais je ne comprends rien.

Je n’ai jamais rien compris, j’ai appris cela.
La musique, peu, tu le sais. Son œil me fixe
en silence. Je comprends parfois le silence.
Silence multicolore, joie, douceur, amour.

Silence des pas au bord de l’eau, clapotis.
Silence des mains, des pieds nus au soleil.
Silence du sable froid, algues et coquilles.
Silence des mots brûlés, les yeux fermés.

Silence des bateaux à la dérive, naufrage.
Silence d’une bouche ouverte, la langue.
Bouche qui appelle, mais ne le sait pas,
qui n’appelle plus, recluse, et veut le dire,

alors elle crie vers le dedans, le cri tombe
au fond de la mer, si bleue, si loin, là-bas.
Silence du monde indifférent, majestueux.
Silence du matin, sans ton souffle si léger,

sans tes yeux se reflétant dans le café noir.
Horizon brouillé, d’un coup gommé par les
premiers rayons. L’oiseau s’envole, quelle
grâce, me laisse flotter, agrippé à la cuillère.

14 05 16. Épiphanies 95

La source de l’océan

La rue suffoque, écrasée de chaleur. Vibre.
Incendie d’été. L’air assèche les poumons.
Des aiguilles plantées sous les paupières,
les mirages fleurissent au ras du sol, peau

d’éléphant, étangs de nacre. Au loin, Fata
Morgana modèle réduit. Rêve de plage du
Nord, mouettes, coquillages, sable blond,
tu sais. Ici, voitures et bus sont survoltés.

Je reconnais ton ombre entre mille, bien
sûr. Un rien d’élégance vive, de légèreté.
Un car manque m’attraper par le bras et
je me retrouve, collé à un mur, haletant.

Devant des vitrines molles, les terrasses
flottent. Je navigue à vue entre les tables.
J’ai la tête ailleurs, le corps. Le fleuve est
proche. À sa source, petit filet d’eau entre

les roches. Il faut bien une première goutte.
Les racines s’accrochent aux mottes noires.
Les fleurs, si minuscules, narguent le ciel.
Ici, troncs amassés contre les piles du pont,

sous les coquilles de Saint-Jacques. Un tas
de branches feuillues, de bouteilles, de sacs,
d’oiseaux morts, de crasse accumulée. L’eau
est si forte. Descendre l’escalier, rejoindre

la falaise de briques, le ruban d’herbe sèche,
le chemin de halage, le souffle immémorial
des chevaux, si puissants. Force tellurique.
L’eau s’étire à perte de vue, jusqu’au soleil.

J’imagine l’océan, tout là-bas, patient, repu.
Le colosse liquide où grouille la vie. J’ai
le vertige. Il nourrit les astres, les mythes.
En lui se perd toute mesure et naît l’esprit.

Nous marchons sur le rivage. Il nous parle.
Nos pieds s’enfoncent dans le sable frais.
Sur un banc, glisse la dentelle d’un platane.
Clapotis moiré, ton rire au cœur du silence.

13 05 16. Épiphanies 94