Voir, sentir, écouter le bois. Mais, qu’est-ce que le bois, une idée ?
Voir le soleil radieux, les nuages, en théories joufflues, filer au loin, la majesté des grands pins de l’île, seuls maîtres à bord, graves et doux, les racines affleurant, secrètes veines de le terre.
Sentir le vent, du large, bien sûr, me dis-je, corps imprégné d’embruns, du parfum des algues, de l’alcool des marais.
Écouter le bois blessé, vivant, et si beau, ne pas opposer joie et mélancolie, qui est le contraire de la tristesse.
As-tu jamais vu un romantique triste, alors qu’il badigeonne la nature de sa vie la plus intime, au point qu’elle explose de toute part ?
L’avenir a l’épaisseur des émotions, de leur histoire, sinon, que serait la spontanéité, un simple réflexe. C’est ce qui « se travaille le plus », Valéry a raison.
Alors, le corps vibre au moindre oiseau qui passe, appuyé sur le vent. Il jauge l’océan, et rit.
Flanc de bateau, grands pins, île de l’Arz, 21/08/20, 15:05 ©JJM