La lumière vacille

Laisser ouvert le monde. Essayer,
Chanter. Paysage à portée de voix.
Espaces vierges offerts à l’œil nu.
Terre de beauté exige oubli de soi.

Tout abandonner, sillonner le désert.
Aimerai-je mieux les algues, l’océan,
le soleil, je ne sais. La nuit scintille.
Je suis hanté par l’absence. Dans

Chaque phrase, l’absence ronge tout,
Le cœur, le corps, la pensée hébétée,
Les rêves niés, les promesses trahies.
En creux, l’amour au fond du puits.

Les mots seront collés, unis, mêlés
à la terre, aux cailloux, aux insectes,
aux fleurs nappées de givre, au ciel.
Chemins esquissés. La vie dessine

Au hasard des montagnes, des forêts,
des fleuves, la mer. La vie, l’aventure.
Elle irrigue les rues, et nos regards.
La vie, partout. Les mots cherchent.

La lumière vacille, précieuse. Bouches
ouvertes, mots légers, baisers fluides.
Douceur murmurée, les mots glissent
sur l’eau claire. Mangrove, papillons.

21 02 18

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Diamants

La pensée suffoque et
Se noie dans l’incendie
Des rêves, l’imprécation
D’une pie, les effluves
Sirupeux d’un figuier,

Un étang de sang nappé
De silence, le claquement
D’un volet, le vertige
De l’absence, le thrène
Lancé au ciel par les cyprès.

De joie, le tonnerre gronde
Et plante ses éclairs. La colère
Éclate dans le beau parc
Où tremblent les statues.
Nul orage ne l’apaise.

Le soleil se prépare
à redoubler d’ardeur
pour sécher les blessures,
transformer le chagrin
des enfants en diamants.

20 02 18