Il n’est pas rare que je me perde. Dans l’espace,
délicieux voyage. Avec le temps, j’ai le vertige.
L’espace ravit l’explorateur. Le temps, du sable,
un millefeuille transparent. Un caillou, paysage,
nuit d’amour, plage du Nord, tableau de maître.
Je vais de l’un à l’autre, dans un état troisième,
quatrième, éberlué, sonné. Instant de grâce où
je tiens enfin un fil enfoui. Il suffit d’un reflet,
d’une lumière, de l’écho d’une voix. Chacun sait
bien qu’il est partout, un peu, entièrement, nulle
part. Mais là l’ambiance, la musique, je ne sais,
j’ai été projeté dans les heures à venir, tu vois.
Enfin, non, tu ne vois rien, justement. Étrange.
M’arrive, de ce qui n’est pas encore, la nudité.
30 06 16. Inachevé 36