Nuit, ouvre-moi tes bras, ton cœur. Sous tes
paupières de bois, l’ombre des gestes secrets,
des livres muets, des lampes, qui tout le jour
t’ont attendue. Danser, mourir. Éclat de toi.
Reflet dedans. Respirer le parfum, chuchoter,
ouvrir. Être à vif, pour être vivant. Oh, danser
avec les statues, oh, beauté du marbre doux.
Forêt de joie, où les arbres n’en finissent pas
de lancer au ciel des lianes, nuages, torrents
enlacés, roches et lacs pris de vertige. Alors,
les mots, ailes coupées, rejoignent sous terre
la source des regards, des mains, de tes seins,
de nos rires. Les statues brisent leurs chaînes,
et marchent sur le sable, oui, au soleil levant.
30 11 16