J’aurai beau lever les / Bras tirer sur mes doigts / Jamais je n’atteindrai / La branche où sont perchés
Les perruches vertes ou / Le vol d’étourneaux si /Bruyants que j’aurai beau / M’égosiller poumons
À deux doigts d’exploser / Pour héler je ne sais / Qui pour je ne sais quoi / Personne n’entendra
Ou j’aurai beau creuser / La terre à mes pieds à / Mains nues aussi gourdes / Que bois n’atteindrai pas
La taupe à si belle / Fourrure glissant là / Dans le noir absolu / Ni le lombric transi
Mais se réchauffant au / Cœur d’un nœud de racines / Où sève et terre gardent / Pour l’hiver l’avenir
Secret oh j’aurai beau / Porter mon fardeau sur / Mes épaules tendues / Jamais n’aurai la force
D’une fourmi ni d’un / Aigle serrant sa proie / Jusqu’au nid accroché / À l’à-pic du sommet
Mais mon cœur bat pour toi / Et j’aurai beau n’en rien / Dire et le calmer il / Est plus puissant que moi
Ce monde est si beau et / Moi si faible et petit / Qu’il me reste à l’aimer / Jusqu’au bout oh de quoi.

Photo : Grand-Rond, 05/12/22, 17:09, rien ©JJM