Tout a basculé. La rue n’est plus une rue. / Trottoir, entrelacs de vies, lignes brisées. / Arbres étiques, oiseaux cachés. L’avenue / Fleuve à sec de latérite craquelée de mots
À la gorge d’enfants blottis. Espoir ocre / Et rouge. Demain sera mais, oh mais oui. / Je rentre chez moi, moi. Le couloir désert / Somalien où de nuit je roule. Je rentre, où.
Intérieur, ciel d’encre. Des girafes coupent / Le faisceau des phares. Bas-côté d’épines. / Bêtes désarticulées, des cous et des pattes,
Avalées par le bush. Moteur calé, au cœur / Du silence. La paix, au loin une explosion. / La guerre. Larmes de poussière de la nuit.

Photo : Femme Kumbia, 1930, Anna Quinquaud, m. d’Art Moderne, Paris, 21/07/20, 17:51, sonnet zip ©JJM