Es-tu certain de n’avoir blessé personne, ton corps brûle, ta pensée flotte. Le ressac, ta colère, s’écrase sur les rochers de ton crâne. Les coques, les oursins se délectent de riens. Toi, pour qui l’amour est un phare, tu es aveuglé par tes émotions, le séisme de l’ombre.
Sauve-toi, nage, plonge, dessine au fond de l’océan, dans la poussière nocturne des abysses. Là où tu échoues, au cœur du doute et de la joie, se tient la forêt. Les esprits veillent, leurs yeux furtifs donnent aux feuilles l’éclat du diamant.
Le soleil est partout, en toi. Le sang est si chaud. Sous tes pieds la mousse rouge crépite comme de la neige. Il suffit d’un parfum connu de toi seul, pour que s’envole, naïf, le papillon de tes mains, vers la beauté, le seul refuge.
Texte et dessin (Caïn…, H. Vidal, 1896, J. des Tuileries, Paris, et L’homme au mouton, P. Picasso, 1943, M. de la Reina Sofia, Madrid ; pierre noire, mine de plomb, 28/01/20) ©JJM