Humour du hanneton. Sous ses élytres il cache des ailes d’ange, se rit du vent de mer, prêt, au moindre rayon, à déployer sa transparence pour s’envoler. Tel est l’être. Vent fort sur les dunes. Îles à la dérive. L’être s’agrippe au sable et rejoint les hauts-fonds. Merveilleuses histoires de son enfance mâchonnée.
Parfum de résine, tapis d’aiguilles à l’ombre des canisses. Blanchi de sel se tient l’être, jour finissant, soleil de cuivre, au bord des lèvres entrouvertes, dans l’intimité complice des regards à venir.
Il arrive qu’en deux trois secondes, un écho de joie, en l’être éparpillée, fasse trembler les subtiles feuilles des peupliers, ivres d’amour naissant. Surgit enfin de derrière le rideau, un ballet d’innocents leurres, carnaval de papillons en papier japonais, dont l’être fait ripaille. La nuit peut commencer.
texte et dessin ©JJM