Vie secrète, au fond du parc cerné de briques rouges, feuilles à terre effleurées. Panache d’un écureuil qui soudain s’évapore, au cœur des branches entrelacées. Traits de lumière plantés dans l’humus noir et or, au pied des troncs. Les statues veillent, toges de pierre, sylphides étonnées. Leurs regards passent les grilles, rejoignent les portes claquées, les pas pressés, les vélos.
La ville est caressée par le souffle des voitures. Sur les trottoirs, le frôlement des êtres fait se mouvoir des planètes intérieures. Formes devinées, visages touchés des yeux, joues pâles, bouches nimbées de soleil. Soudain, l’ombre des arcades.
Deux mains serrées jouent à se quitter, se retrouver. Les doigts miment la tragédie des départs à la guerre, des retours espérés, des cris de joie quand, enfin, les corps nus se réchauffent à l’abri du monde indifférent. Fil ténu du mystère de l’existence, décor merveilleux d’un drame voué à l’oubli.
texte et dessin ©JJM