Ni le vent des gouffres, où résonne le chant des sorciers. Ni l’innocence des fontaines, ornées de citronniers en fleurs. Ni la palpitation des grands arbres, sous les pluies tropicales. Ni les remous du fleuve, satin moiré dans le soleil levant.
Ni les visages ruisselants de joie, au fond de tiroirs immémoriaux. Ni la fuite des proies affolées, dans une lumière de printemps. Ni le chuchotis des fourmis, à l’ombre des pins parasols. Ni l’immensité des falaises, surplombant un océan déchaîné.
Rien de cela ne suffit à l’harmonie céleste, sans métaphysique obscure ni dessein cosmique, sans autre présence que celle d’êtres en éveil. Si sous nos pas la terre ne danse. Si nos doigts ne jouent en silence. Si nos yeux ne sont ivres de l’autre.
texte et dessin ©JJM