les Papillons ne dorment pas

Esquisse JJM 09 03 19.jpg

Petits animaux de nuit, si discrets, élégance et légèreté des ombres, forêts sculptées plein ciel. Cyprès bleus d’Arizona sur un long mur chaulé. Une lune en beauté roule sur les toits de tuiles. Solitude et tragédie d’une reine, air frais des limbes. La nuit est une frontière, entre quoi et quoi. Rien, frontière suffit, passage. Pont flottant dans la brume.

L’être se métamorphose, en lui-même, il se fond dans l’abîme, ressort neuf. L’air est doux, charrie les parfums saturés de lumière enfuie. Le lampadaire tisse un horizon de dunes, caravanes à l’abri du vent. L’obscurité protège. Potager creusé, au pied des palmiers, où brillent tomates et poivrons verts. Les oiseaux boivent au creux des feuilles.

Accoudé au bastingage, j’écoute une musique, tremblements de la terre et du ciel. Une voix s’empare du corps. Il se met à vibrer. Nous tournons, les yeux fermés, dans l’enchantement des étoiles. Je pense à ces temples de craie, perdus en mer. Au visage diaphane d’une statue adossée au temps. Ah, nuit profonde, les papillons ne dorment pas.

©JJM

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