Écho (2)

Il suffit d’un volet battu par le vent de mer.
Déserte à l’infini, une plage de sable, tandis
Qu’un petit avion rouge coupe le ciel d’opale.
Surgit, sans crier gare, un monde évaporé,

La vive brûlure. Elle ne dure pas. Le reflet
S’anime, joyeux, danse au cœur de la nuit.
Souffles intimes et mélodie des caresses,
Soleil des matins frais et paroles inouïes,

Tissent un avenir fragile. D’un visage seul
Émane cet écho, saisi au vol, d’un regard.
Les mots désarçonnés face au vertige du

Silence abyssal. C’est une question de vie,
D’amour. Oh, il arrive qu’après avoir vu un
Visage, tu le sais, on n’en revienne jamais.

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L’être joyeux

Les mots. Il n’y a qu’à les entendre sonner, frapper l’oreille, mais l’oreille n’est pas l’oreille. Faille intérieure, invisible et vitale. Dans la bouche serrée, les oiseaux volent et, dans un ciel d’espoir, se cognent les uns aux autres, hagards. Les ailes collent aux joues. Les plumes arrachées par les dents tourbillonnent jusqu’à la langue. Rien ne sort. Ni chant, ni appel, rien. Les oiseaux se posent où ils peuvent, blessés, patients. Ils attendent des temps meilleurs, de la confiance, de la clarté, de l’amour, qui sait, personne. Personne ne sait. Qui croire. Le sang coule, inutile, heureusement recueilli dans la gorge nouée. Tout est là. Le corps garde tout, gouffre profond, pour le matin à venir. La lumière est si tendre, la peau frissonne. Est-ce la beauté, je n’en sais rien, j’écoute. Bouche serrée, le vent est trop fort. Mais la musique, la musique. L’être joyeux se cache.

10 09 17