Ce matin, j’ai revu Istanbul.
Le soleil rouge, sanguine posée
Sur le Bosphore, éclats d’or et
Poussière du jour finissant,
Cinq minarets, et des oiseaux,
Figés, en plein vol vers la nuit.
Des mouches ont tacheté le ciel,
Dans le silence d’une salle d’attente.
Mon corps s’étonne d’être si pâle,
Ou bien est-ce le mur où s’affichent
Des conseils, pour éviter je ne sais
Quel affolement cellulaire.
J’ai revu Istanbul, où je
Ne mettrai jamais les pieds.
Pourtant, je pourrais décrire
Les bateaux, les coupoles,
Mieux qu’aucun voyageur.
C’est beau, sous le néon.
Couleurs fanées, traces du
Soleil sous un voile d’histoire,
Comme si le passé de la ville
Imprégnait ma peau. J’entends
Les chevaux des envahisseurs,
Les cris du peuple en armes, et
Soudain tout s’anime, tu m’appelles.
J’ouvre les yeux. Étrange voix.
Je me lève, j’ouvre la fenêtre.
Le café fume. Tout là-bas, Istanbul.
16 09 17