Le feu et l’eau

Ne crains pas d’arracher ta langue, si dans ta main
la pluie traverse la peau. Si les mots t’abandonnent,
si le sol se dérobe, elle ne peut plus rien. Elle flotte
au milieu des ruines. Accepte, laisse-toi aller au gré

d’un silence meurtri, entre mur blanc et porte close.
Souviens-roi du rêve ultime, où tu as avalé tes mots.
Des pas furtifs, là, un regard fuit, tu suis une ombre.
Tu as suffoqué. D’autres repousseront dans ta gorge.

Ne crains rien, ils sont engloutis par le fleuve. Mais,
mon corps brûle. Et de mes doigts, de mes cheveux,
de mon ventre, des flammes éclairent le lit, les livres.

Elles caressent mes jambes. Une pluie fine coule sur
mon visage. Le feu et l’eau, mon crâne s’ouvre enfin.
Dans la douceur du matin glisse un nuage de cendres.

11 01 17

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