Il n’y a rien au-dessus des arbres, rien, sinon
la violence des paroles consumées, la vacuité
des promesses, la boiterie de l’homme blessé,
quelques rires épars, dans la forêt amnésique.
Le ciel est lacéré de vaines prières. La neige
rouge tapisse les trottoirs, les corps insoumis.
Chaque branche, lancée plein ciel, est racine,
appel ou réponse, pleur brûlant, rire enfantin.
Les oiseaux le savent, qui se posent, élégants,
plumes décorées de chants millénaires inouïs,
tandis que les troncs ruminent. Alors je ferme
les yeux, visage collé à l’écorce rugueuse, oh,
la chaleur coule en moi, je n’entends plus rien,
je n’ai plus qu’à me laisser vivre, apaisé et nu.
08 01 17