Et toi, ou moi, collés aux mots,
qu’importe, je, tu, morcelés,
ne compte que ton regard, oh,
la lumière vacille, engloutie
par nos bouches, nos bouches
collées aux mots, légers, fluides,
à ceux qui flottent en eau claire
dans la lumière d’une chambre,
à ceux jamais prononcés, à peine
pensés, en plein vol incendiés,
je suis la migration des mots,
déjà lointains, et à venir, oui,
jamais les mots n’en ont fini avec
nous, ils sont la vie, et la peur, et
la joie, les corps enfouis, noués.
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