Les remous du Tage

Nous irons à Tolède, où le Tage ignore qu’à Lisbonne
gît son destin. Dans la rue, sur le trottoir, sur les toits,
et jusqu’au bruit de la clef forçant la serrure à s’ouvrir,
alors que les meubles, la guitare, les livres me voient

rentrer, ces vaines paroles me sont un viatique léger.
Elles tissent l’opacité de mon trouble incessant. Ciel
brouillé d’encre pâle, noirs effluves du Canal et murs
de briques. Lisbonne, l’océan, l’Amérique, sanctuaire

de mon imagination amoureuse. Du Greco, les corps
étirés par le désir d’élévation charnelle. Oh, que dire
de l’amertume des méandres enfouis, de l’obscurité

des gorges, à-pics rocheux où les choucas déchirent
la brume, alors que l’océan se rêve dans les remous
du Tage. Juste une boussole, un visage et des mots.

19 09 16. Inachevé 142

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