La nudité des choses

De la nudité des choses, de leur étrange pauvreté.
Énigme inattendue. En éprouver la fragile solitude,
sans aucun vis-à-vis. Mais la lumière, indiscrète,
donne au corps sa texture. Sans regard sur lequel

se poser, pour apaiser les ombres. Être là et briller
au cœur d’un tout inachevé, une frange inchoative.
De l’intérieur, laisser advenir la puissance du vide,
l’explication avec le monde, et la réminiscence de

frôlements extatiques, divins. Appeler, en silence,
d’une autre peau l’appel. Accueillir l’entrelacs des
couleurs, la timidité des images qui ne demandent

rien, s’offrent à qui voit, tu sais, sans les décacheter,
selon Rodin. Au bord du gouffre de l’excès, se tenir,
saisir des choses la nudité, l’écho de notre présence.

10 07 16. Inachevé 55

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