Douce aridité crayeuse des galets polis
par le hasard des voyages, sable mêlé
de coques et de couteaux vides. Il crisse
sous le pied nu, tandis qu’au loin, derrière
les dunes coiffées d’oyats malmenés par
les vents, et de pins triturés par la sève,
la ville est éventrée par la folie, les cris,
la haine et l’horreur, à terre est le sang.
Les visages de tragédie antique brûlent.
La grande marée dépose, sur le littoral
millénaire, des lambeaux d’algues rouges
piquées de fissurelles, les sirènes hurlent.
Oreilles de Saint Pierre, éclats de mâts et
de cageots, bouts de cordages dilacérés,
mêlés aux corps meurtris, déchiquetés,
gorgés de souvenirs et du sel de la vie.
Échos de violence au milieu des rochers,
tandis que l’océan abrite l’avenir. Il lève
les yeux, mouettes et goélands pétrifiés,
et à l’horizon, un cargo d’âmes errantes.
22 03 16. Épiphanies 43
Très beau Jean-Jacques !
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Merci Christophe. Les mots sont si pauvres face à la perte de sens, pourtant seuls à nous aider, du moins faut-il tenter de reprendre le fil…
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